De nombreuses activités de la vie quotidienne nécessitent à la fois un effort mental et un effort physique. Bien que la fatigue mentale et la fatigue physique soient régulées par des mécanismes différents, leur interaction peut influencer la performance. Ainsi, il a récemment été observé que la fatigue mentale provoquait une diminution de la performance en endurance. L’objectif de ce travail de thèse était d’analyser l’influence de la fatigue mentale sur deux autres types de performances motrices : la force maximale et le contrôle du mouvement.
Les deux premières études se sont intéressées à la capacité de production de force maximale en présence de fatigue mentale induite par la réalisation d’un test de Stroop (Etude 1) ou par une séance prolongée d’imagerie motrice (Etude 2). Nous avons observé que la capacité de production de force maximale restait conservée malgré la fatigue mentale, quelle que soit la tâche cognitive. De plus, les individus restaient capables d’activer maximalement leurs muscles.
Les deux dernières études ont analysé l’influence de la fatigue mentale sur le contrôle du mouvement volontaire. Dans l’étude 3, nous avons observé une augmentation de la durée de pointage réel et imaginé lors d’un exercice mettant en jeu le conflit vitesse-précision, due à une adaptation dans l’étape de planification pour préserver le succès de la tâche. Enfin, nous avons montré dans l’étude 4 qu’une séance prolongée d’imagerie motrice pouvait engendrer une fatigue mentale et ainsi une augmentation de la durée pointage. Cependant, ces effets délétères pouvaient être contrecarrés par des feedback sensoriels obtenus par la réalisation de mouvements réels réguliers.
L’ensemble de ce travail montre que la fatigue mentale n’altère pas directement les paramètres nerveux de la fatigue. Elle affecterait des processus en amont de la commande motrice, notamment les étapes de préparation et de planification de l’action, mises en place au niveau du cortex préfrontal.
