A chaque édition du congrès de l’ACAPS, plusieurs prix jeunes chercheurs sont décernés dans différentes catégories. Retrouvez sur cette page une interview des lauréats du dernier congrès, en octobre 2021 à Montpellier !
Pauline Caille
Laboratoire EuroMov, Digital Health in Motion, Université de Montpellier
Pour découvrir mes travaux : https://www.resmedjournal.com/article/S0954-6111(21)00388-7/fulltext
En une phrase :
« Deux tiers des patients souffrant de maladies chroniques respiratoires sont insuffisamment actifs dans les mois qui suivent un programme de réhabilitation. Quel rôle joue la personnalité dans l’évolution des comportements d’activité physique et sédentaires ? »
Peux-tu s’il te plaît nous rappeler les grandes lignes de ta présentation lors du congrès de l’ACAPS ?
La réhabilitation respiratoire constitue le modèle de référence en matière de prise en charge des patients atteints de maladies chroniques respiratoires. Toutefois, pour que les bénéfices de cette intervention sur l’état de santé perdurent dans le temps, l’adoption et le maintien d’un style de vie actif est primordial. Malheureusement, on constate que 2/3 des patients sont insuffisamment actifs dans les mois qui suivent le programme. L’objectif de ce travail visait alors à mieux comprendre quel était le rôle joué par les traits de personnalité, définis par le Modèle en Cinq-Facteurs, dans l’évolution de l’activité physique et des comportements sédentaires des personnes atteintes de maladies chroniques respiratoires, 6 mois après la réalisation d’un programme de réhabilitation respiratoire.
Est-il possible d’en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
Après avoir réalisé une licence « Entraînement Sportif » au sein de l’UFR STAPS de l’Université de Montpellier, j’ai intégré le Master « Préparation Psychologique et du Coaching » de cette université. C’est au cours de cette année que j’ai commencé à faire mes premiers pas dans le milieu de recherche. Convaincue par cette expérience, j’ai par la suite intégré le master « Sciences, Technologies, Mouvements » de l’université de Montpellier. A la suite de ce master, j’ai souhaité m’orienter davantage vers le secteur de la santé et c’est pourquoi j’ai co-construit un projet de thèse CIFRE associant le laboratoire EuroMov DHM et la clinique du souffle la Vallonie du groupe Korian. L’objectif de ce travail doctoral vise à « Identifier le rôle joué par les traits de personnalité dans l’évolution de la maladie chronique respiratoire et dans la réponse à la réhabilitation respiratoire ».
Quelques mots pour décrire le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS ?
Le réseau des jeunes chercheurs de l’ACAPS constitue un espace de rencontres, d’échanges et de collaborations entre les jeunes étudiant(e)s en sciences du sport et de la motricité. Il s’agit d’un réseau dynamique qui au travers de ces actions multiples offre l’opportunité aux jeunes chercheurs(es) d’approfondir leurs connaissances scientifiques, dernièrement au travers d’une série de webinaires portant sur la thématique de l’Open Science, mais aussi à favoriser leur intégration professionnelle. Le RCJ communique régulièrement sur le site de l’ACAPS ainsi que sur les réseaux sociaux pour relayer, entre autres, des évènements qui s’organisent au sein de la communauté scientifique, des offres de financement, des fiches de postes ou encore des propositions de stage. Je profite de cette question pour remercier grandement, Silvio, Joseph ainsi que Clément pour leur investissement, la dynamique qu’ils ont insufflé au RCJ ainsi que pour les superbes activités qu’ils nous proposent à chaque congrès de l’ACAPS.
Célia Delcamp
Toulouse Neuro Imaging Center, INSERM, Université de Toulouse
Pour découvrir mes travaux : https://www.youtube.com/watch?v=IhajQCWDunE
En une phrase : « L’accident vasculaire cérébral altère les mécanismes de communication du système neuromusculaire, mais de quelle manière ? Des injections de toxine botulique permettent-elles de retrouver une communication physiologique ? »
Peux-tu s’il te plaît nous rappeler les grandes lignes de ta présentation lors du congrès de l’ACAPS ?
Lors de l’ACAPS à Montpelier, j’ai présenté une partie de mes travaux de recherche qui porte sur les effets de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) sur la communication du réseau moteur central-périphérique. J’ai voulu comprendre de quelle manière est-ce que l’AVC altère ces communications et comment est-ce qu’un traitement par toxine botulique les modifie, tout en améliorant la fonction motrice des patients.
Est-il possible d’en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
J’ai effectué l’intégralité de mes études à la F2SMH de Toulouse où j’ai obtenu un master STAPS spécialisé en Activités Physiques Adaptées avec une mention recherche. Durant ce cursus, j’ai réalisé mon premier stage de recherche auprès de patients AVC en troisième année de licence au laboratoire ToNIC de l’Inserm dans lequel je suis aujourd’hui en seconde année de thèse.
Un dernier petit mot pour décrire le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS ?
Je dirais que le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS est une source d’opportunités !
Joris Mallard
Institut de Cancérologie Strasbourg Europe ; Centre de Recherche en Biomédecine de Strasbourg – UR 3072, Université de Strasbourg ; Centre Européen d’Enseignement de Recherche et d’Innovation en Physiologie de l’Exercice, Université de Strasbourg
Pour découvrir mes travaux : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/jcsm.12991
En une phrase :
« Mes travaux permettent de comprendre les mécanismes cellulaires impliqués dans le déconditionnement musculaire observé chez les patientes atteintes d’un cancer du sein et traitées par chimiothérapie. Pour cela, des biopsies musculaires sont réalisées avant et après le traitement. »
Peux-tu s’il te plaît nous rappeler les grandes lignes de ta présentation lors du congrès de l’ACAPS ?
Ma présentation portait sur l’une de mes études de thèse. Elle visait à caractériser les altérations mitochondriales chez les patientes atteintes d’un cancer du sein et traitées par chimiothérapie. À l’aide de biopsies musculaires réalisées avant et après le traitement, nous avons étudié les mécanismes cellulaires impliqués dans l’homéostasie et la fonction mitochondriale, ce qui nous a permis d’expliquer, au moins en partie, le déconditionnement cardiorespiratoire classiquement observé chez les patientes.
Est-il possible d’en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
Après avoir effectué une licence et un master APA à l’UFR STAPS de Montpellier, j’ai rejoint la faculté des Sciences du Sport de Strasbourg pour effectuer une thèse en physiologie de l’exercice avec Allan Pagano et Fabrice Favret. Aujourd’hui en dernière année de thèse, mes travaux portent sur le déconditionnement musculaire dans le cancer du sein traité par chimiothérapie. J’ai la chance d’être embauché par l’Institut de Cancérologie Strasbourg Europe (ICANS) et je suis rattaché au laboratoire UR 3072 de la Faculté de médecine.
Un dernier petit mot pour décrire le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS ?
Pour commencer, merci de nous représenter et de favoriser les échanges et évènements entre doctorants des sciences du sport. Le RJC de l’ACAPS œuvre pour valoriser les jeunes chercheurs et constitue ainsi un groupe d’échanges et de soutien privilégié.
Alexandre Mazéas
Laboratoire Sport et Environnement Social, Université Grenoble Alpes
Pour découvrir mes travaux : https://www.jmir.org/2022/1/e26779/
En une phrase :
« En quoi l’intégration de mécaniques de jeu peuvent dans les activités de notre vie quotidienne peut favoriser le changement de comportement ? Ma revue systématique et méta-analyse soutiennent l’efficacité d’interventions digitales gamifiées sur les comportements d’activité physique, à court et moyen terme ! »
Peux-tu s’il te plaît nous rappeler les grandes lignes de ta présentation lors du congrès de l’ACAPS ?
Lors du dernier congrès j’ai présenté l’une des études de mon travail doctoral : une revue systématique et méta-analyse qui visait à évaluer l’efficacité d’interventions digitales gamifiées sur les comportements d’activité physique. En d’autres termes, l’objectif de cette revue était de tester dans quelle mesure des programmes visant à rendre plus ludiques les activités du quotidien par l’intégration de mécaniques de jeu pouvaient favoriser le changement de comportement et la promotion de l’activité physique. Les résultats suggèrent une efficacité de ce type d’intervention sur le court mais également sur le moyen terme après des périodes de suivi. De plus, les tailles d’effets ne semblent pas impactées par des variables telles que l’âge, le sexe ou le statut pondéral, ce qui suggère une bonne généralisation de la gamification auprès de publics variés.
Est-il possible d’en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
Après une licence STAPS éducation et motricité à Brest, j’ai traversé la France pour me rapprocher du laboratoire Sport et Environnement Social de Grenoble où j’ai pu y découvrir la recherche en psychologie du sport au travers d’un master STAPS recherche. Des expériences de stage en Australie et à Grenoble ont confirmé mon attrait pour la recherche et j’ai ensuite pu enchainer sur ma thèse, débutée en décembre 2019. Il s’agit d’une thèse CIFRE en collaboration avec l’entreprise Nantaise Kiplin, sous la direction d’Aïna Chalabaev et de Martine Duclos.
Un dernier petit mot pour décrire le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS ?
Hormis qu’il est représenté par deux personnes incroyables ? 😉 Je trouve que c’est une superbe démarche. J’ai adoré les webinars sur l’open science ainsi que le petit jeu de piste lors du dernier congrès (remporté avec brio d’ailleurs 🏆). J’attends avec impatience les prochains événements du réseau !
Claire Plissonneau
Laboratoire Adaptations Métaboliques à l’Exercice en conditions Physiologiques et Pathologiques et Laboratoire Microbes Intestin Inflammation et Susceptibilité de l’Hôte, Université Clermont Auvergne
Pour découvrir mes travaux : https://www.mdpi.com/2072-6643/13/3/788
En une phrase :
« Mon étude menée chez des rats obèses suggèrent que l’association d’un protocole High Intensity Interval Training (HIIT) et d’une complémentation en huile de lin (riche en oméga 3) pourrait être proposée comme stratégie de prévention secondaire de l’obésité. Cette association semble jouer sur la composition corporelle, le profil métabolique, mais aussi sur le microbiote intestinal. »
Peux-tu s’il te plaît nous rappeler les grandes lignes de ta présentation lors du congrès de l’ACAPS ?
Nous avons travaillé sur l’association de l’activité physique, et plus particulièrement du HIIT, avec un apport en huile de lin, riche en oméga 3, chez des rats rendus obèses. Nous avons regardé les effets de cette association sur trois composantes principales que sont : la composition corporelle, le profil métabolique et le microbiote intestinal. Nous avons montré un effet majeur du HIIT sur la composition corporelle et la variation du microbiote intestinal et un effet anti-inflammatoire des oméga 3. Nous avons également montré que notre association HIIT et huile de lin augmentait l’incorporation du DHA (oméga 3 métaboliquement actif) dans les érythrocytes. Cette incorporation pourrait potentiellement jouer dans les effets anti-inflammatoires connus des oméga 3. Enfin nous avons montré un effet synergique du HIIT et de l’huile de lin sur le microbiote intestinal en augmentant significativement l’abondance relative du genre bactérien Oscillospira spp., qui serait associé à un état « sain ». L’association HIIT et l’huile de lin (oméga 3) pourrait donc être proposée comme stratégie sur le long terme en prévention secondaire de l’obésité.
Est-il possible d’en savoir un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Claire, j’ai 29 ans, j’ai soutenu ma thèse en novembre dernier et je pars dans moins d’un mois en post-doctorat à l’université Concordia à Montréal. Mon parcours est un peu atypique. J’ai commencé par un DUT en Génie Biologique et j’ai continué avec une Licence Sciences pour la Santé, spécialisée en nutrition. J’ai ensuite intégré le Master STAPS Entraînement, Biologie, Nutrition et Santé. À la suite de mon Master, j’ai commencé ma thèse en co-direction au sein de deux laboratoires de l’Université Clermont Auvergne : AME2P et M2iSH. Nous avons aussi travaillé en collaboration avec l’entreprise Valorex, spécialisée en nutrition animale et humaine. Le titre de ma thèse est un peu long et barbare, je vais donc vous l’épargner mais j’ai travaillé sur les effets de l’association de l’activité physique et des apports en oméga 3 en contexte de pathologies inflammatoires chroniques, telles que l’obésité et la maladie de Crohn.
Un dernier petit mot pour décrire le réseau jeunes chercheurs de l’ACAPS ?
Il est important de valoriser les jeunes chercheurs, de mettre en avant leurs travaux mais aussi de faciliter les échanges scientifiques entre tous les acteurs de la recherche dans le domaine du sport et de la motricité. Je trouve très bien d’avoir créé ce réseau de jeunes chercheurs, c’est, à mon avis, indispensable de nos jours.